10.05.2023 Nouveau discours de fermeté au sujet des migrants à Mayotte. Les ministres français et comoriens de l’Intérieur et des Affaires étrangères, réunis mardi 9 mai à Paris sur fond de tensions dans ce département d’Outre-Mer, « ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs ».
Leur communiqué commun fait également part de leurs efforts pour apaiser ces tensions engendrées par l’opération « Wuambushu », menée par les autorités françaises à Mayotte pour déloger des bidonvilles des sans-papiers en grande majorité venus des îles voisines des Comores. La veille, Emmanuel Macron avait aussi reçu discrètement son homologue comorien Azali Assoumani.
L’amitié entre les deux pays « réaffirmée »:
Outre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna et leurs homologues comoriens respectifs, le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement de l’Union des Comores était aussi présent. Les deux gouvernements soulignent qu’ils veulent « coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes ». Ils réaffirment, en outre, « l’amitié qui lie la France et l’Union des Comores » et expriment « leur souhait d’un développement harmonieux de la région sud-ouest de l’océan Indien ».
Gérald Darmanin a lancé fin avril sa série d’opérations, regroupées sous le nom de « Wuambushu » (« reprise » en mahorais), visant à déloger les migrants de Mayotte en situation irrégulière. Sur les 350 000 habitants estimés de ce département, la moitié ne possède pas la nationalité française. « Wuambushu » est dénoncée comme une opération « brutale », « anti-pauvres » et violant les droits des migrants par nombre d’associations. Elle reste soutenue par les élus et de nombreux habitants de l’archipel, qui dénoncent la hausse de l’insécurité.