Procès de l’attentat de Nice : les accusés se disent « désolés », les victimes dénoncent leur manque de sincérité. Au terme de soixante jours d’audience, le procès a pris fin, lundi matin, avec les brefs mots des accusés. La cour d’assises spéciale de Paris s’est retirée pour délibérer. Le verdict est attendu mardi en fin de journée.
« Tout d’abord, je voudrais dire que ma dernière pensée, je l’adresse aux parties civiles, auxquelles j’adresse tout mon courage et mes vœux de bonheur. » Ramzi Arefa a prononcé ses derniers mots, à l’audience, lundi 12 décembre. Renvoyé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, il est accusé d’avoir joué un rôle d’intermédiaire entre des fournisseurs d’armes et Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l’auteur de l’attentat qui a fait 86 morts et des centaines de blessés, le 14 juillet 2016. Interrogé les 14 et 15 novembre, l’accusé, qui encourt la peine la plus lourde, a nié avoir eu connaissance de la radicalisation et des intentions du terroriste. « Je suis coupable, j’ai vendu une arme sans réfléchir et depuis ça fait six ans que j’arrête pas d’y réfléchir, j’espère que vous l’avez entendu », a-t-il répété, lundi matin (12 décembre).
A ses côtés dans le box, Chokri Chafroud, Tunisien de 43 ans, contre lequel le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis 15 ans de prison pour le même crime, n’a pas souhaité s’exprimer.
En revanche, les autres accusés, qui comparaissent libre, se sont eux aussi adressés aux parties civiles. « Je suis très désolé et j’exprime mon désespoir pour toutes les victimes », a lâché Artan Henaj, ressortissant albanais jugé pour son rôle d’intermédiaire dans le circuit des armes qui ont atterri dans les mains de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. « Ce procès était très difficile pour tout le monde, mais c’est très dur pour les parties civiles les premières », a également déclaré son ex-compagne Enkeledja Zace, seule femme accusée.