Bruxelles 29.11.2022 Les images ont suscité une vive indignation, jusqu’aux Etats-Unis. Avant même le coup de sifflet final du match opposant la Belgique au Maroc, des échauffourées ont éclaté dans le centre-ville de Bruxelles. Des voitures incendiées, du matériel lourdement détérioré, des heurts… la situation a dégénéré et a mené à une dizaine d’arrestations administratives.
Le politologue balaie les allégations de certains indiquant que ces échauffourées étaient un appel à l’aide. “Leur objectif est l’anarchie, la destruction pure et dure. Il n’y a pas d’arguments rationnels pour mettre le feu à votre propre quartier. Il n’y a aucune excuse”, conclut-il, estimant que ces incidents ne sont pas les premiers et qu’ils ne seront pas les derniers.
Triste fête pour la victoire des Lions de l’Atlas face aux Diables rouges, qui a laissé perplexe tant les autorités que la population. Si les débordements ont largement été condamnés par la classe politique belge, beaucoup se sont interrogés sur les causes de ces émeutes. Selon le politologue Fouad Gandoul, il ne s’agit pas d’un phénomène culturel. “De nombreux Marocains vivent aussi en Italie ou en Finlande par exemple. Or, des choses comme ça ne se produisent pas là-bas”, justifie-t-il, auprès de la VRT. “C’est un problème qui se situe spécifiquement dans le Benelux et dans les banlieues parisiennes. Quelque chose bouillonne à Bruxelles. Cela n’attire l’attention que quand le monde a les yeux rivés sur la capitale, mais c’est là en permanence.”
L’expert voit dans le profil des jeunes présents lors des incidents une source d’explication. “Il s’agit souvent de jeunes de troisième ou quatrième génération qui se sont complètement détachés de l’autorité parentale et n’ont aucun égard pour la police”, poursuit-il, mettant en garde quant à la tournure que pourraient prendre les choses. “[…] Pour le moment, nous sommes encore face à des adolescents qui se déchaînent, mais bientôt ces émeutiers seront majeurs. Dans quel genre de société vivrons-nous alors ?”
Ciblant spécifiquement PS et Ecolo, le politologue regrette que certains politiques évitent soigneusement de prendre le problème à bras-le-corps par crainte de s’aliéner leur électorat allochtone. “Il est facile de parler de la racaille qui ne représente pas toute la communauté, mais si vous voulez une solution, il faut regarder la situation dans son ensemble et prendre les mesures adéquates”, confie Fouad Gandoul à nos confrères de la VRT.
La zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles a annoncé en début de soirée avoir procédé à une dizaine d’arrestations administratives et à une arrestation judiciaire. Sur base de l’analyse des images, des efforts supplémentaires seront déployés pour identifier les émeutiers.