20.06.2022 Tabac, alcool, ces drogues légales affectent la santé des Allemands de manière notable. Pendant la pandémie, le nombre de fumeurs a même augmenté. La solution passe-t-elle par une réglementation plus stricte, une interdiction de la publicité ou un contrôle de la commercialisation, à l’instar du système que le gouvernement espère instaurer dans le cadre de la légalisation du cannabis?
Dans l’édition 2022 de son rapport annuel sur les addictions, le Centre allemand d’addictologie (DHS) constate que la consommation d’alcool et de tabac en Allemagne est toujours trop élevée. Certes le nombre de cigarettes fumées – cigarettes manufacturées, comme cigarettes roulées – continue de diminuer, mais il s’élève tout de même à plus de 100 milliards en 2021. Cette baisse est en outre contrebalancée par l’augmentation constante et inquiétante de la consommation de tabac pour pipe à eau (chicha), de l’ordre de 40% entre 2020 et 2021. Comme l’explique l’hebdomadaire Zeit, cette hausse s’explique par la popularité de cette forme de consommation auprès des adolescents et des jeunes adultes. Les derniers chiffres datant de 2020 montrent ainsi que chez les plus de 18 ans, une Allemande sur 4 et un Allemand sur 3 sont des fumeurs. De la même manière, malgré un net recul, la consommation d’alcool reste toujours problématique.
S’il y a diminution, elle ne s’observe en effet que sur le très long terme, puisque la consommation moyenne d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans et plus est passée de 14,4 litres en 1970 à 10,2 litres en 2019.
Le DHS insiste sur les conséquences économiques et sanitaires de ces addictions : le coût global annuel du traitement des maladies liées au tabac approche les 100 milliards d’euros, et plusieurs dizaines de milliers de personnes meurent chaque année en Allemagne des suites du tabagisme (127.000 en 2018).
La consommation d’alcool est d’ailleurs qualifiée de « poison cellulaire ». Enfin, dans la mesure où la pandémie a également un impact non négligeable sur la santé mentale de la population, le DHS note que depuis deux ans, de nombreuses personnes ont recours aux substances addictives pour compenser leur stress.