27.05.2022 Après avoir taillé dans ses effectifs pour faire face à la crise sanitaire, le secteur aérien peine désormais à assumer la reprise du trafic. A Amsterdam-Schipol, troisième aéroport le plus fréquenté d’Europe, les files d’attente s’étirent jusqu’à l’extérieur du bâtiment depuis plusieurs semaines, notamment en raison du manque de personnels de sécurité. Excédés, les syndicats concernés ont brandi jeudi, le 26 mai, la menace d’une grève en se disant prêt à une action « à grande échelle » la semaine prochaine alors que des salariés « tombent de fatigue ».
Amsterdam n’est qu’un exemple parmi d’autres. Début mai, la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe) concédait déjà l’existance de « contraintes importants » ayant pour conséquence l’engorgement des aéroports partout en Europe. « Le défi dans l’immédiat est de gérer la hausse soudaine du trafic, étant donné que la pandémie a eu pour effet d’énormément réduire les ressources des aéroports et de la manutention au sol », détaillait le directeur général de l’origanisation, Olivier Jankovec.
« Il s’agit maintenant de réembaucher, dans un marché du travail très tendu dans toute l’Europe », avait-il ajouté, en soulignant qu' »il est impossible d’effectuer des ajustements du jour au lendemain étant donné les processus d’accréditation de sécurité et les délais nécessaires à la formation ».
A Orly et Roissy-Charles de Gaulle où le manque de bras est tout aussi préoccupant, la campagne d’embauche a déjà commencé. Au total, 4000 postes sont à pourvoir sur les plateformes parisiennes. Mais le Groupe ADP fait face à « d’énormes » difficultés de recrutement, avait indiqué sur BFM Business sont PDG, Augustin de Romanet:
« Ce qui nous préoccupe, c’est la bonne expérience du passager et notamment dans les postes d’inspection filtrage (contrôle de sécurité, ndlr). Et aujourd’hui, les entreprises ont beaucoup de mal à recruter » dans ce secteur, avait-il souligné citant également les besoins en « techniciens de maintenance » pour trier les bagages alors que les aéroports parisiens ont enregistré une nouvelle hausse du trafic en avril avec 7 millions de passagers accueillis (Bourget inclus), soit 73,4% du niveau d’avril 2019.
A l’approche de l’été, l’aéroport de Francfort qui craint lui aussi des engorgements cherche à recruter 1000 personnes.
La pénurie de main-d’oeuvre touche aussi les compagnies aériennes. A commencer par KLM qui a annoncé la suspension jusqu’à lundi de la vente de billets au départ d’Amsterdam-Schipol. De son côté, la compagnie low cost easyJet, confronté à un manque de personnel navigant et de pilotes a annoncé qu’elle retirera des sièges dans ses avions cet été. Sur une soixantaine d’appareils, le groupe va décoller avec 150 passagers au lieu de 156 en temps normal, avec 3 membres d’équipage au lieu de 4.