Il aura finalement remporté ce duel au sommet. Emmanuel Macron sort vainqueur de l’élection présidentielle avec 58,8% des voix, devenant ainsi le premier président à décrocher un second mandat, hors cohabitation.
Une victoire plus serrée qu’en 2017, au terme d’une campagne menée au pas de course, après s’être déclaré officiellement candidat seulement 38 jours avant le premier tour. Surtout, il assure son avenir à l’Elysée malgré un mandat émaillé par une série de crises graves : le mouvement des gilets jaunes, en 2018, puis la réforme des retraites en 2019, chassée par l’arrivée de la pandémie et pour finir, la guerre en Ukraine, qui éclate à 46 jours du premier tour de l’élection.
Jusqu’à son élection, ce qui caractérisait Emmanuel Macron, c’était la vitesse de son ascension vers le pouvoir. Élève modèle, il enchaîne classes préparatoires, Sciences Po puis l’ENA, avant de faire ses armes à l’inspection générale des finances (IGF). En 2008, il rejoint la banque Rothschild et se fait rapidement remarquer, notamment en participant au rachat par Nestlé de la filiale “lait infantile” de Pfizer. Plus jeune associé-gérant de l’histoire de Rothschild, son rôle dans cette transaction, estimée à 9 milliards d’euros, lui permet de devenir millionnaire.
Emmanuel Macron rempile à l’Elysée, mais l’homme qui se trouve à la tête du pays aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec le jeune premier élu presque par surprise en 2017. Alors qu’il s’était imposé comme le candidat du changement, censé renouveler la classe politique française grâce à En Marche!, son image d’homme politique rénovateur a été écornée au cours du quinquennat.
L’entre-deux tours a néanmoins vu le président adoucir certaines de ses positions, notamment sur l’âge du départ à la retraite, qu’il se dit prêt à ramener à 64 et non plus 65 ans. Il a également promis que son prochain premier ministre serait directement en charge du dossier de l’écologie, et assure que l’égalité femmes-hommes sera une nouvelle fois la grande cause du quinquennat.
Reste à voir si sa victoire sera totale : la première bataille de ce nouveau quinquennat approche à grand pas, avec les élections legislatives le 12 juin prochain. Bien que souvent présentées comme des élections de confirmation, les législatives pourraient tout de même rebattre les cartes pour les cinq prochaines années.
Marine Le Pen pourrait capitaliser sur son score, élevé malgré la défaite, pour asseoir un peu plus la présence du Rassemblement National à l’Assemblée. Quant à Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au second tour, il compte sur le « ras-le-bol » des Français déçus du premier quinquennat pour forcer la cohabitation. Il a appelé ses partisans à « l’élire Premier ministre », en votant massivement pour La France Insoumise lors de ce scrutin.