Macron affiche sa « cohésion »

Soixante-seize ans après la reddition de l’Allemagne nazie, la France commémore la victoire du 8 mai 1945 et Emmanuel Macron affiche sa cohésion avec l’armée. Le président de la République a passé un long moment à discuter avec les différents chefs d’états-majors réunis en cercle autour de lui, une discussion inhabituelle pour une commémoration du 8 mai. Cet entretien intervient quelques jours après la publication d’une tribune signée par plusieurs centaines de militaires qui critiquent ouvertement l’action du chef de l’État, quelque temps avant qu’une autre tribune de militaires ne soit publiée dans Valeurs Actuelles.

«Je n’ai pas souvenir d’avoir vu une telle image», commente le général Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, sur BFMTV. «Ce moment est historique, explique Jean Garrigues, historien spécialiste de la Ve République. C’est une réponse directe à la tribune des militaires».

La cérémonie a exceptionnellement été organisée en fin de journée, en raison du déplacemen du président de la République au Portugal à l’occasion d’un sommet européen.
Pour la deuxième année consécutive, la cérémonie de commémoration du 8 mai 1945 a eu lieu sans public ce samedi, le 8 mei, en raison de la crise sanitaire. Exceptionnellement décalé à 18 heures, en raison du déplacement d’Emmanuel Macron au Portugal, le 76e anniversaire de la victoire des Alliés a démarré avec la dépose d’une gerbe de fleurs au pied de la statue du Général de Gaulle, située en bas de l’avenue des Champs-Elysées.

Après la traditionnelle Sonnerie aux morts, le président de la République a salué Hervé Gaymard, président de la Fondation Charles de Gaulle, ainsi que les membres de la famille du premier président de la Ve République.

Le chef de l’Etat a ensuite remonté en voiture les Champs-Elysées pour rejoindre l’Arc de Triomphe, place de l’Etoile, où l’attendaient les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, quelques élus, membres du gouvernement dont la ministre des Armées Florence Parly à qui il a souhaité « un bon anniversaire, et de l’institution militaire.

Là, Emmanuel Macron a déposé une gerbe de fleurs et s’est recueilli quelques instants devant la tombe du Soldat inconnu, dont la flamme a été ravivée. La Marseillaise a ensuite été entonnée par le choeur militaire, avant qu’Emmanuel Macron n’aille saluer les quelques responsables politiques et militaires présents.

«Le geste est bien plus efficace que tous les discours, commente Jean Garrigues. S’il s’était exprimé, il se serait mis au même niveau que les généraux. Par cette discussion, il se place au-dessus, il expose le lien naturel qui unit le pouvoir civil au pouvoir militaire et marginalise la tribune».