Loi de « sécurité globale »

Plusieurs manifestations ont eu lieu samedi, le 21 novembre, en France contre la proposition de loi dite de “sécurité globale” dont un de ses articles concentre de très vives critiques de la part des rédactions françaises qui y voient un risque d’entrave à la liberté d’informer.

Cet article 24 interdit de filmer des membres des forces de l’ordre dans l’intention de nuire à leur intégrité “physique ou psychique”.

A Paris, un rassemblement a débuté vers 14h30 sur la place du Trocadéro à l’appel de syndicats de journalistes, de sociétés de rédacteurs et d’associations de défense des droits de l’homme comme la Ligue des droits de l’homme et Amnesty France.

Plusieurs milliers de personnes, se sont réunies sous un franc soleil, scandant “Tout le monde veut filmer la police”. “Policiers floutés, justice aveugle”, pouvait-on lire sur une pancarte tenue par l’une d’elles tandis qu’une autre promettait: “On baissera nos téléphones portables quand vous baisserez vos armes.”

Loi « sécurité globale »: des ONG alertent sur « les conséquences dangereuses pour les libertés individuelles. »

Si l’article 24 interdisant de diffuser des images de policiers a beaucoup fait parler d’elle, d’autres aspects de la proposition de loi « sécurité globale » posent problème, comme la surveillance par des drones ou le recours massif à la sécurité privée.

Lors de la poursuite de l’examen de la proposition de loi à l’Assemblée nationale, vendredi 20 novembre, le gouvernement a tenté de rassurer sur la liberté de la presse en modifiant l’article 24 visant à interdire la diffusion d’images de policiers permettant leur identification.

Un amendement a été ajouté : il précise que « les dispositions envisagées ne feront nul obstacle à la liberté d’informer et que le délit créé par le texte visera uniquement le fait de diffuser des images dans le but qu’il soit manifestement porté atteinte à l’intégrité physique ou psychique » d’un policier, d’un militaire ou d’un gendarme. Si l’opposition n’a pas été convaincue, l’article controversé a bien été adopté par 146 voix pour et 24 voix contre.

L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) juge que “si le risque de condamnation de journalistes sur le fondement de ce texte (de loi) est faible, les policiers pourraient procéder, sur le terrain, à l’arrestation d’un journaliste en train de filmer leurs opérations, ce qui représente une entrave au droit d’informer”.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a recensé une vingtaine de rassemblements prévus.

Une première manifestation, mardi soir aux abords de l’Assemblée nationale, a donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre et deux journalistes ont été interpellés et placés en garde à vue.