Révision de la chasse en Suisse

Le dimanche, 27 septembre, la population helvétique devra répondre à la question suivante: «Acceptez-vous la modification du 27 septembre 2019 de la loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages?».

La loi fédérale sur la chasse est un texte qui prescrit aux cantons quels animaux sauvages sont protégés et quelles espèces peuvent être chassées et quand. L’histoire de sa révision actuelle commence en 2014: au Conseil national, le député grison Stefan Engler (PDC) dépose une motion intitulée «coexistence du loup et de la population de montagne».

Celle-ci suggère d’adapter la loi de 1985 au retour du loup, dont la première meute en Suisse s’est formée en 2012. Plusieurs associations de défense de la nature soutiennent la réforme, espérant qu’elle leur sera favorable. Raté.

Après d’interminables débats, le parlement s’accorde sur une révision de loi contraire à leurs intérêts. Pro Natura, le WWF Suisse, BirdLife Suisse, zoosuisse et le groupe Loup Suisse décident alors de lancer un référendum, qui aboutit.

Le nouveau texte de loi suggère quelques autres amendements. Il prévoit que le Conseil fédéral puisse ultérieurement ajouter d’autres espèces (lynx, castor, loutre, harle bièvre, héron cendré, goéland leucophée, aigle royal, cygne tuberculé) à la liste des animaux que les cantons pourraient réguler sans l’approbation des autorités fédérales. Il confère une nouvelle protection à 12 espèces de canards (parmi les moins chassées à l’heure actuelle) et réduit la période de tir de la bécasse des bois de trois à deux mois par an.

Il conditionne d’éventuelles indemnisations aux paysans lors d’attaques de loups à une protection préalable du troupeau – clôtures ou chiens – et il prévoit de nouvelles indemnités fédérales aux cantons pour la maintenance de corridors de faune.
Image above: courtesy @nywolforg