Tsikhanouskaïa un symbole de changement

La cheffe de l’opposition biélorusse en exil, Sviatlana Tsikhanouskaïa, va rencontrer le 25 aout le vice-secrétaire d’Etat américain Stephen Biegun en Lithuanie afin d’évoquer la situation en Biélorussie, a indiqué son équipe à Reuters.

Stephen Biegun fera étape à Vilnius avant de se rendre à Moscou où il doit s’entretenir avec des responsables russes et tenter de trouver des solutions pacifiques qui permettraient d’éloigner la perspective d’une intervention de Moscou en Biélorussie.

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui dirige son pays d’une main de fer depuis 26 ans et a été réélu le 9 août au terme d’un scrutin considéré comme truqué par l’opposition, assure pour sa part que la crise politique sera bientôt terminée.

Dans un entretien à Reuters, elle déclare qu’elle ne se considère pas comme une femme politique, mais comme un symbole de changement permettant d’aboutir à des élections, réaffirmant par ailleurs qu’elle ne serait pas candidate si un nouveau scrutin était organisé.

“Le peuple biélorusse a changé cette année. Le peuple biélorusse ne pourra pas l’accepter comme nouveau président, et ne lui permettra pas de le traiter comme avant”, a-t-elle déclaré à propos d’Alexandre Loukachenko.

«Je suis sûr que tôt ou tard il devra partir»

Professeur d’anglais de formation de 37 ans, novice en politique, Tikhanovskaïa a bouleversé la campagne présidentielle au Bélarus en rassemblant des foules inédites à ses meetings et en obtenant les soutiens d’autres opposants.

Interrogée sur un soutien de la Russie à Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa a répondu: « J’appelle tous les pays du monde à respecter la souveraineté du Bélarus ».

« Nous ne voulons plus vivre dans la peur et les mensonges », a-t-elle dit, appelant les travailleurs à se concerter avec le conseil de coordination mis en place pour organiser les manifestations. « La création du conseil de coordination a pour but de négocier une passation du pouvoir sans heurts », a affirmé Tikhanovskaïa.

Svetlana Tsikhanouskaïa, réfugiée politique en Lituanie, a exhorté le 21 aout la population à durcir les grèves pour contraindre Alexandre Loukachenko à organiser une nouvelle élection présidentielle.