Venice encourage le tourism durable

Cette semaine, les autorités italiennes ont peu apprécié le manque de respect du voisin autrichien, lorsque son ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg annonçait l’ouverture aux citoyens de sept pays de l’UE, excluant les Italiens.

Après avoir rouvert ses confins le 3 juin, l’Italie espérait un geste réciproque de ses partenaires européens. Sans succès. Rome avait suscité l’étonnement à travers l’UE
lorsqu’elle avait annoncé mi-mai cette mesure, encouragée par une épidémie de la COVID-19 faiblissante. Mais la Péninsule, parmi les pays les plus touchés par le pandémie avec ses 234 000 cas et plus de 33 000 victimes, reste encore exclue d’une libre circulation renaissante.

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Pour les Vénitiens, la COVID-19 n’est en réalité qu’un deuxième traumatisme après la marée haute record de novembre dernier et les intempéries ayant mis à genoux la ville. La librairie Acqua Alta s’en rappelle bien.

Une gondole reconvertie en bibliothèque au milieu de l’établissement n’avait pas permis de sauver des milliers de livres trempés.

Comme le week-end précédent, le 2 juin, ce n’est pourtant pas la marée qui inonde la boutique mais de nombreux touristes locaux profitant du jour de congé.

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Par trois fois, les forces de l’ordre menacent la librairie de sanctions si les rassemblements ne sont pas évités.

Acqua Alta est victime de son succès. Avant même le retour d’un tourisme international, les problèmes de gestion de tels espaces étroits, comme des ruelles typiques de Venise, sont accentués par les mesures anti-coronavirus.

La ville accueille chaque année quelque 30 millions de personnes, soit plus de deux touristes pour chaque habitant chaque jour. 80% d’entre eux ne restent que quelques heures, asphyxiant des Vénitiens contraints de s’en aller, les services proposés étant tous exclusivement destinés à ce sur-tourisme.

Limiter donc l’entrée à 18 millions de personnes par an permettrait de développer un tourisme «de qualité» visant ceux qui souhaitent découvrir la cité en y passant au moins une nuit ou deux.

La ville pourrait ainsi cesser de concentrer son économie exclusivement sur le tourisme et développer d’autres secteurs comme l’exportation, à l’image par exemple de l’industrie du verre de Murano, qui ne souffre aujourd’hui que peu de l’absence de visiteurs. Les opportunités ne manquent pas: la COVID-19 peut être l’occasion de changements pour encourager le tourisme durable.