Eurogroupe: les discussions tendues

Les Ministres des finances de la zone euro sont convenus le 9 avril d’un plan de soutien de €500 milliards pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire du COVID-19, après des semaines des disuptes qui ont souligné les divisions au sein du bloc communautaire.

L’Allemagne, de même que la France, a critiqué l’opposition des Pays-Bas sur l’accès aux lignes de crédit du Mécanisme européen de stabilité (MES), tandis que l’Italie a reçu l’assurance que l’Union ferait preuve de solidarité.

Mais l’accord ne mentionne pas la création de “coronabonds”, des obligations mutualisées qui permettraient de financer une relance de l’activité économique par de la dette commune – une mesure à laquelle l’Italie, la France et l’Espagne étaient favorables mais pour qui il s’agit d’une ligne rouge, des Pays-Bas, de la Finlande et de l’Autriche.

Il est seulement dit qu’il appartient aux chefs d’Etat et de gouvernement européens de décider si des “instruments financiers novateurs” doivent être utilisés.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que l’Europe avait conclu le plus important plan économique de son histoire.

“Tout le monde avait en tête que c’était soit un accord soit le risque d’une dislocation européenne”, a-t-il dit lors d’une téléconférence avec des journalistes. “C’est un plan efficace, c’est un plan massif”, a-t-il poursuivi.

Le président du Conseil italien Giuseppe Conte avait prévenu que l’existence tout entière de l’UE serait menacée si celle-ci ne parvenait pas à s’unir pour lutter contre la pandémie.

Durant des semaines, les Etats membres du bloc communautaire ont échoué à afficher un front uni face au coronavirus, se déchirant sur des questions d’argent, d’équipements médicaux et médicaments, de restrictions aux frontières et de suspension des voyages, lors de discussions tendues qui ont mis en exergue des divisions amères.