Les dirigeants de l’Union européenne ne sont pas parvenus jeudi, le 26 mars, à convenir de l’ampleur des mesures de soutien économiques à engager face aux effets de la pandémie de COVID-19, s’accordant deux semaines supplémentaires au l’Eurogroupe pour régler la question d’un éventuel recours à la ligne de crédit spécial.
Mettant en exergue la manière dont la pandémie de coronavirus constitue un défi pour la cohésion de l’UE, l’Allemagne et les Pays-Bas ont marqué leur opposition au recours à la ligne de crédit spécial auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds européen de gestion des crises financières et de sauvetage, prôné par l’Italie, l’Espagne et la France.
Au terme de six heures de discussions, les chefs d’Etat et de gouvernement du bloc ont fini par charger les ministres des Finances de trouver une solution lors des deux prochaines semaines.
“Certains Etats membres (…) ont suggéré ces ‘coronabonds’”, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à l’issue du sommet extraordinaire organisé par visioconférence. “Nous avons répondu que cela n’était pas le point de vue de tous les Etats membres. Et c’est pour cela que le MES est l’instrument privilégié à mes yeux”, a-t-elle poursuivi.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, allié de la chancelière allemande, a déclaré que le MES serait le “dernier recours”, qu’il faudrait le cas échéant fixer des conditions et que les Pays-Bas ne soutiendraient pas le principe d’une dette commune.
Le MES a indiqué que la ligne de crédit spécial pourrait être disponible pour une durée allant jusqu’à deux ans, et devrait être remboursée en moyenne sous cinq à dix ans.