Des milliers de Grecs ont protesté sur les îles égéennes qui accueillent les plus importants camps de migrants, réclamant le départ immédiat de demandeurs d’asile. Les îles de Lesbos, Samos et Chios observaient une grève générale de 24 heures, avec fermeture des magasins et des services publics.
Des milliers d’habitants ont manifesté sur les ports de ces trois îles proches de la Turquie, brandissant de nombreux drapeaux grecs, avec comme principal slogan : «Nous voulons récupérer nos îles, nous voulons récupérer nos vies».
Au bord de l’asphyxie, le camp de Moria sur l’île de Lesbos, dont les conditions sordides sont dénoncées par le Haut commissariat aux réfugiés de l’Onu (HCR), accueille plus de 19.000 demandeurs d’asile pour une capacité de 2.840 personnes.
Rencontrée sur la manifestation, Vassiliki Ververi, une quinquagénaire, a estimé que «la Grèce et surtout les îles grecques payaient le prix des migrations».
«A Lesbos il y a trente mille migrants actuellement sur une population de 80.000 ; nous serons prochainement une minorité sur notre propre île», a-t-elle déploré.
«C’est difficile pour les migrants et pour nous», assène Zoi Yannaka, kinésithérapeute, 50 ans, qui a participé à un rassemblement à l’appel du parti communiste grec à Mytilène, port de Lesbos.
«Ces personnes doivent partir, ce n’est pas qu’on ne les aime pas, mais ils vivent dans des conditions sordides», explique-t-elle.
Les demandeurs d’asile «doivent être répartis sur toute la Grèce», a estimé un retraité de 72 ans, Efstratios Peppas, «et l’Europe doit assumer ses responsabilités. Elle aussi doit prendre des migrants».