L’Afrique, en particulier la question des migrations vers l’Europe et la situation au Soudan de Sud, auront été au cœur du message urbi et orbi du pape François en ce Noël 2019.
Le Soudan du Sud aura même donné lieu à une initiative inédite avec la diffusion, le 25 décembre au matin, d’un appel international notamment co-signé par le pape François, Justin Welby, leader de la communion anglicane.
«Nous désirons formuler pour vous, écrivent-ils, et pour le peuple du Soudan du Sud, nos meilleurs vœux de paix et de prospérité, en vous assurant de notre proximité pour vos efforts la mise en œuvre rapide des accords de paix».
Ils demandent également que «le chemin de réconciliation et de fraternité» puisse «rendre possible notre visite désirée dans votre cher pays». Le 13 novembre dernier Justin Welby et François avaient publiquement exprimé leur volonté de se rendre ensemble au Soudan du Sud en 2020 si la situation politique, devant conduire à l’établissement d’un gouvernement transitoire d’unité nationale, le permettait.
«Que le Seigneur qui est né soit la lumière pour les peuples de l’Afrique, où persistent des situations sociales et politiques qui contraignent souvent les personnes à émigrer, en les privant d’une maison et d’une famille.
«Qu’Il soit la paix pour la population qui vit dans les régions orientales de la République Démocratique du Congo, meurtrie par des conflits persistants. Qu’Il soit le réconfort pour tous ceux qui souffrent à cause des violences, des calamités naturelles ou des urgences sanitaires. Qu’Il soit le réconfort pour tous ceux qui sont persécutés à cause de leur foi religieuse, spécialement les missionnaires et les fidèles kidnappés, et pour tous ceux qui tombent victimes des attaques de la part des groupes extrémistes, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria», a souligné le Pape, alors que l’Afrique de l’Ouest reste régulièrement secouée par des violences, encore ce 24 décembre au Burkina où 35 civils, parmi lesquels de nombreuses femmes, ont perdu la vie.
Le Pape s’est aussi penché sur la situation souvent tragique des migrants. «C’est l’injustice qui les oblige à traverser des déserts et des mers, transformés en cimetières. C’est l’injustice qui les contraint à subir des abus innommables, l’esclavage de toutes sortes et des tortures dans des camps de détention inhumains. C’est l’injustice qui les refoule des lieux où ils pourraient avoir l’espérance d’une vie digne et leur fait trouver des murs d’indifférence», a-t-il rappelé.