Syrie et la crise migratoire

Pierre-Emmanuel Thomann – Géopolitologue Un comité constitutionnel  pour la Syrie a été créé fin septembre 2019. Ce comité est issu  de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée fin 2015. Ce comité comprend 150 membres (50 choisis par le gouvernement, 50 par l’opposition et 50 par l’Onu parmi la société civile). L’objectif est la rédaction de la future constitution syrienne qui permettra d’organiser des élections  pour la prochaine présidentielle programmée en 2021 et préparer l’avenir de la Syrie post-conflit. Le dernier scrutin s’est déroulé en 2014 et s’était conclu par une très large victoire de Bachar Al-Assad, reconduit avec 88,7% des suffrages. 

Pour préparer la première réunion de ce comité qui a eu lieu le 30 octobre, l’envoyé spécial pour la Syrie de l’Onu avait procédé à des entretiens le  mardi 28 octobre 2019, avec les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l’Iran et celui de la Turquie .

La réussite de comité est indispensable afin de préparer les conditions favorables pour un règlement  de la crise et mettre définitivement fin au conflit sanglant en Syrie

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Il est également dans l’intérêt des Etats-membres de l’Union européenne que cette démarche réussisse, pour créer les conditions d’un retour des personnes déplacées par le conflit, et réduire le nombre de réfugiés dans les Etats européens. Il est en effet nécessaire d’assécher les flux vers l’Europe, et donc réduire l’impact de la crise migratoire qui menace les fondements de l’UE.   

L’Union européenne aurait donc tout intérêt à soutenir ce comité constitutionnel  afin que Bruxelles apporte sa contribution dans le règlement de cette crise, et aussi priver par la même occasion  la Turquie de son chantage consistant à menacer de faire gonfler artificiellement les flux de réfugiés vers l’Europe  afin d’obtenir plus de financements.