Algérie rejette Bouteflika

Cela fait maintenant plus d’une semaine qu’une partie du peuple algérien manifeste contre un 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika, en poste depuis 1999. Ce vendredi (1/03/2019), à moins de trois jours de la date limite pour son dépôt de candidature, ils étaient plusieurs dizaines de milliers à scandant des slogans hostiles au pouvoir face à une police paraissant débordée.

Mais à Alger, le changement demandé est plus large encore : « C’est tout le système politique actuel qui doit changer, et je ne parle pas que de Bouteflika. Nous devons bâtir un nouvel Etat », lance un manifestant, drapeau à la main.

La contestation a gagné d’autres grandes villes algériennes, comme Oran, la deuxième ville du pays. Souvent, c’est la jeunesse qui est dans la rue. En effet, comme le rappelle Kader Abderrahim, spécialiste du Maghreb, 60% de la population algérienne a moins de 40 ans.

Pierre Vermeren, professeur d’histoire du Maghreb contemporain à l’université Paris I, on en est encore loin. Dune part l’Algérie est un pays «qui a déjà vécu des aventures politiques extrêmement douloureuses, extrêmement meurtrières», d’autre part, «c’est un peuple qui a une grande maturité politique. Donc, je pense qu’ils ne sont pas du tout dans l’état d’esprit des foules libyennes, par exemple… Là, il y a un objectif très précis, c’est une demande sur cette question du 5ème mandat».